Trop c'est trop, je sais que ce n'est pas le lieu pour écrire ces mots, mais j'en ai ras le bol.
Si le modérateur veut supprimer mon post, il peut le faire, je ne lui en voudrais pas. Mais je dois le faire car cela me fait mal.
<< A la vie, A la mort ! >> (2 poids 2 mesures...)
Le même jour que celui de l'arrivée médiatico-fanfare de la "diablesse mexicaine", le corps de Yann Desjeux (1), ancien des Forces spéciales, otage français assassiné en Algérie, est arrivé ce jeudi matin à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle...
(1) : Yann Desjeux, 52 ans, était adjudant-chef (E-R) au Régiment de parachutistes d'infanterie de marine de Mont-de-Marsan (Landes). "Ancien" des Forces spéciales, c'était un homme discret qui s'occupait de logistique sur la base de vie du site gazier d'In Amenas. Parti seul au Sahara, habitué aux missions difficiles, il avait déjà servi sur d'autres sites pétroliers dans des pays africains. Il avait pu immédiatement retransmettre (via un correspondant du journal « Sud Ouest ») des informations précises et essentielles, expliquant qu'il était retenu sur le site de vie avec 34 autres otages, qu'un deuxième groupe de six autres otages était retenu à l’usine, précisant même qu'il n'avait pas été blessé dans la fusillade, que l'attaque s’était produite à 5h40 heure locale, que le groupe terroriste était commandé par le bras-droit de l’émir saharien Mokhtar Belmokhtar, que ce groupe avait investi la base-vie après un échange de tirs avec les agents de sécurité, et enfin que les "ravisseurs" exigeaient que la France intervienne auprès de l’Algérie pour que ses forces armées ne prennent pas le site d’assaut... Il en est mort.
Quand il se posait en France, il se ressourçait souvent dans le petit restaurant de la plage de la Chambre-d'Amour à Anglet (Pyrénées-Atlantiques), "La mouche qui louche". Et comme dirait le cuistot "lorsqu'il n'était pas en mission, il venait souvent au restaurant".
L'avion s'est posé, et...
La dépouille a été accueillie par... la famille du défunt !
Une petite cérémonie intime a été animée par... l'aumônier catholique de l'aéroport !
La Nation était représentée par... la ministre déléguée des Français de l'étranger, Hélène Conway-Mouret... (inconnue au bataillon !)
Deux avions le même jour... Il fallait choisir !
Fabius et tous les médias pour un "faux otage" en délicatesse avec la justice mexicaine (2), et un "faux-ministre" pour un ancien des Forces spéciales lâchement trucidé en Algérie après avoir réussi à servir une dernière fois notre pays ...
(2) : A preuve du contraire et malgré ses dires, Florence Cassez n'a en aucun cas été innocentée... Elle a été ("justement") libérée suite à des fautes grossières de procédure... N'oublions tout de même pas qu'elle était la compagne certifiée et avouée d'un homme "présumé" assassin et kidnappeur en série... Cette dernière ayant vécu plusieurs mois avec ce dernier dans une maison dans laquelle la police mexicaine a découvert une cellule utilisée pour détenir... des otages !
Dans le doute et fonction des circonstances, cela méritait-il un tel battage médiatique ?, un Fabius sur le tarmac ?, + un autre ministre ?, + une Trierweiller ?, et un salon de réception ?, et une escorte officielle ?, puis une exclusivité sur TF1 ?, et bientôt une réception à l'Elysées... (Comme plus de 2 200 français sont incarcérés à l'étranger, espérons que Fabius a réservé une chambre à Roissy...).
Et surtout, Monsieur Fabius et les journalistes, cela méritait-il un tel dédain pour Yann ? (Le même jour, le même salon, et PAS UN GESTE, PAS UN MOT !)
Retenons encore qu'alors qu'une nuée de motards encadrait le véhicule "officiel" de Florence Cassez, le corps de Yann était escorté par les seuls proches du défunt, jusqu'à un corbillard positionné sur les pistes... L'enterrement n'aura lieu que la semaine prochaine, après l'autopsie du corps dans le cadre de l'enquête ouverte par le parquet de Paris pour "enlèvement suivi de mort en relation avec une entreprise terroriste"...
<< La semaine prochaine Yann retrouvera son cher Pays Basque où ses fidèles amis et compagnons d'armes lui rendront les honneurs, il reposera à Bayonne >> a déclaré son frère... à défaut d'honneur à Roissy...
Le corbillard s'est éloigné... et peu après Florence Cassez a été honorée... dans le même pavillon de réception !
Monsieur Fabius, et les journalistes vous êtes pitoyable...
Yann, ne te retourne pas dans ta caisse ! Tes compagnons, les vrais, seront là à Bayonne... << A la vie, A la mort ! >> (*)
(*) : Devise des commandos Pontchardier, reprise par le 2° BCCP - S.A.S, qui deviendra le 1er RPIMa, régiment intégré à la Brigade des Forces Spéciales Terre (BFST).
Et en supplément cette brève du Nouvel Obs :
Quel emballement ! Toutes les chaînes d'info sont en boucle : "Elle arrive, elle va arriver, elle est dans l'avion, elle a l'air fatiguée". Les réactions émues de sa maman, les réactions émues du président de son comité de soutien, Jean-Luc Romero, les réactions émues et tout le reste.
Trop, trop, trop ?
Et moi, c'est le "tout le reste" qui me gêne, la présence de Valérie Trierweiller aux côtés de sa mère, celle de Anne Hidalgo, la "fierté" de l'ancien président Nicolas Sarkozy qui aurait bien voulu être là mais qui est retenu à Davos mais qui la verra plus tard, les affirmations du ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, à l'antenne d'I>télé ou sur son blog, disant être convaincu de l'innocence de Florence Cassez et lui réserver un "accueil diplomatique" à la descente de l'avion. Fichtre ! Un accueil diplomatique, rien que cela. Avec ou sans tapis rouge ?
Quel foutoir que cet emballement médiatique et ces bulletins d'information qui tournent en boucle depuis hier sur la libération de Florence Cassez, otage médiatique des temps modernes, martyr de l'injustice mexicaine. Quel ridicule aussi que ces politiques, y compris ceux en poste au gouvernement qui se bousculent devant les micros, qui prétendent avoir joué un rôle dans sa libération. Florence Cassez, qu'on pourrait plus croire ex-otage que ex-détenue impliquée dans des enlèvements criminels sera donc accueillie par Laurent Fabius himself, ministre des Affaires étrangères, à son arrivée à Paris, telle une personnalité, avec un grand P.